Stages SFP1-2 (Diane D USF)

avec la ligue Grand-Est

Le stage commence dès notre arrivée, le vendredi en fin d’après-midi, dans le froid et à la tombée de la nuit (histoire de ne pas trop nous éloigner des conditions rencontrées en cavité) par un test de notre matériel.

Sur une petite structure artificielle située près du gîte, nous vérifions ainsi la longueur de nos pédales, des longes et la conformité CE des divers éléments présents sur le baudrier.

Ce petit check up du matériel nous confronte immédiatement aux différentes habitudes de nos encadrants (certains plébiscitent, par exemple, l’usage d’une petite cordelette reliant la grande longe et la poignée afin de ne pas perdre cette dernière. Mais cette astuce ne semble pas au goût de tous J ) tout en nous donnant des méthodes précises et efficaces pour mieux le régler.

Devant nos mines transies de froid, nous retournerons rapidement au gîte où nous serons accueillis par un cours théorique sur les amarrages. Un powerpoint détaillé nous présente ainsi différents cas de figure. C’est l’occasion d’approfondir la notion d’irréprochabilité, d’expliquer le facteur de chute et de nous exercer sur quelques cas pratiques.

A l’issue de ce cours, nous découvrons enfin les topographies des cavités que nous visiterons le lendemain : Diane Z ira à la Porte des étoiles (grotte de Neuvon), Guillaume équipera la Combe aux Prêtres et en découvrira le réseau Nord, Martial sera en charge de l’équipement de la Combe de Miollans, Tanguy participera à celui du Creux de Soucy et Diane D équipera La Rochotte. Nous apprécions la variété des propositions et des expériences. C’est la possibilité d’explorer de nouvelles cavités et la perspective de les proposer ensuite aux autres membres du club !

La soirée se terminera par un bon repas, la rencontre de nos encadrants respectifs et la préparation des kits pour le lendemain. C’est le moment idéal pour poser toutes les questions possibles et imaginables : Comment être sûrs que la corde est en suffisamment bon état ? Comment savoir si les plaquettes tiendront bien ? Comment bien organiser ses kits ? Comment savoir quelle longueur de cordes prévoir ? … Autant de questions, qui revêtent, en cet instant précis, une importance capitale.

Diane D : Equipement de La Rochotte (samedi) et techniques de réchappe (dimanche)

Inquiète, mais sous bonne garde, je me lance dans l’équipement de La Rochotte. Cette cavité revêt une signification toute particulière pour moi puisqu’il s’agit de la première cavité explorée en intégrant l’USF Spéléo. Je me rappelle son gouffre de 50 m, sa vire au-dessus du vide et c’est non sans appréhension que je m’imagine équiper ces passages J

La concentration reprenant très vite le dessus, je progresse tranquillement et avec plaisir dans l’installation des différentes cordes.

J’ai adoré m’entraîner dans cette cavité parce qu’elle permet d’aborder un grand nombre de points techniques et de configurations différentes : amarrages naturels à l’entrée du puits, déviation, petite étroiture, pendule pour installer un fractio, main courante, tête de puits et fractio en plein vide et enfin, jonction entre 2 cordes.  

Mon encadrant m’a également montré comment utiliser des cordelettes dyneema (compléments d’amarrage ou lors d’une déviation), l’intérêt de doubler certains mousquetons pour éviter le frottement de la corde contre la paroi ou encore, l’installation d’un fractio en utilisant la technique de la tension relâchée afin de mieux estimer la longueur de la boucle à laisser (technique très utile lors des grandes descentes au cours desquelles l’élasticité de la corde fausse les calculs J). 

Arrivés en bas, à – 90m, nous choisissons de faire notre pause déjeuner. C’est avec étonnement que je me vois proposée, à la fin du repas, un café ou un chocolat chaud. Je comprendrai, après coup, que ce que j’avais pris pour du luxe, sous terre, était en réalité un élément de sécurité, très utile en cas de froid ou d’hypothermie. D’où les débats auxquels j’avais assisté sur les différents contenants d’alcool / réchauds qui, sur le moment, m’avaient semblé totalement accessoires…

Rassasiés, nous reprenons notre route. Cap vers la cascade que nous escaladons afin de nous promener dans la galerie des marmites. Je suis impressionnée par la beauté de ce paysage accidenté, les sculptures dessinées par l’eau, la grandeur des marmites. C’est très différent de l’univers dans lequel nous avions évolué jusque-là. Mon encadrant en profite pour prendre de jolies photos et s’amuser avec le clair-obscur.

Nous choisirons de rebrousser chemin, devant une voûte mouillante, lorsque le niveau de l’eau sera trop haut pour nous garder au sec ! 

Nous achevons notre exploration par la découverte de l’entrée du réseau Ben. Là encore, je suis surprise par la variété des paysages au sein d’une même cavité. Cette fois, nous évoluons à travers de gros blocs de pierres, sur un sol argileux, sans eau.  

Il est désormais temps de regagner la surface. Le retour se fera sans encombre et j’apprécie les mousquetons de confort placés sur les têtes de puits (et durement négociés, pour certains, avec mon encadrant J ).

Le lendemain, je pars en tout petit groupe, dans une mini cavité, idéale pour travailler les techniques de réchappe et de poulie/bloqueur. J’y apprends la confection et l’utilisation d’un prussik en cas de perte de la poignée puis, teste une descente sans descendeur, avec mousqueton à vis et nœud italien (+ clé d’arrêt nœud de mule).

Enfin, notre encadrant nous montre comment remonter une personne fatiguée, à l’aide d’une poulie/bloqueur et comment assurer la descente d’une personne néophyte. Je m’exerce à la remontée avec poulie/bloqueur sur un des participants, plus lourd que moi… et, joie, c’est possible et ça fonctionne ! Petite astuce, pour compenser le différentiel de poids, on me conseille de tirer la corde sur laquelle est suspendue la personne fatiguée, tout en me hissant sur la mienne  et en faisant remonter mon croll J Bon, je n’aurais pas fait ça sur 40 m, sous peine d’avoir moi-même besoin d’assistance ensuite J J’ai été vraiment ravie de suivre ce stage, de la quantité d’informations reçues, des rencontres avec d’autres spéléologues de régions et aux expériences différentes et de la gentillesse de nos encadrants. Cela donne envie d’approfondir ce qui a été appris, de revoir certaines choses et de renouveler cette expérience !