Interclubs au Neuvon

Infos

  • Date : 25/02/2022 au 27/02/2022
  • Participants : Benjamin(APARS), Françoise(APARS), Hélène(APARS), Richard(APARS), Houari(EEGC), Diane(USF), Martial(USF), Eyerson(USF), Stephane(USF)
  • Activité : Sortie spéléo
  • Cavité : Le Neuvon
  • Lieu : Bourgogne
  • Texte : Collaboratif
  • Photos : Benjamin, Diane, Eyerson

Compte Rendu

Team bivouac

Benjamin, Eyerson, Hélène, Houari ,Richard et Stéphane

Hélène : Vendredi soir nous prenons la route vers 18h, Stéphane, Eyerson, Richard et Hélène. Après une sortie de Paris un peu difficile nous voilà sur l’A5, ça roule, on en profite pour faire la pause casse-croûte avant d’arriver. Vers 21h on arrive sur le chemin de la Pérouse. On monte en voiture déposer les kits devant le grand pré puis on redescend garer la voiture à l’endroit consacré. Après quelques égarement on se retrouve tous devant le pré, et on se répartit les nombreux kits (cordes, bivouac souterrain, affaires pour cette nuit). J’appréhende de ne pas retrouver le hangar de nuit mais nous visons plutôt juste et nous parvenons sans peine à destination. On s’installe pour la nuit, Richard et moi sous le hangar, Steph et Eyerson sous tente.

Des news nous parviennent de Houari et Benjamin : ils vont arriver tard. Ils dormiront dans la voiture de Houari et nous rejoindront pour le petit déjeuner.

On « enkit » avant de se coucher, avec Richard on a du mal à trouver le sommeil…

Après une nuit assez fraîche on prépare le petit-déjeuner pour nous et nos invités. Qui tardent un peu, l’organisation n’est pas aisée de leur coté avec les kits à triballer à pied sur le chemin. Vers 9h tout le monde est là pour partager le café et vers 10h je commence à équiper. Le début de la progression est aisé malgré les kits : la main courante sur le toboggan puis le regard de Benj ne posent pas de soucis. Ça se corse un peu avec le puits de 40m, la fiche d’équipement est très claire et pourtant j’ai posé une déviation qui n’était probablement pas nécessaire du coup il me manque de quoi faire la suivante. Détail vite résolu car nous avons suffisamment de matos en rab. Au niveau du pont de singe nous échangeons : Benjamin continue d’équiper et je prend son kit. Le puits qui suit est un peu plus technique, il faut s’aider des étriers en place, réussir à passer la déviation qui est en tension et en bas ça pendule un peu. Tout ça plus le fait que les boucles de corde de Benjamin sont un peu justes par peur de manquer de longueur de corde rend le passage délicat avec le handicap des kits de bivouac. On enchaîne sur la vire, pas si facile non plus, et enfin on atteint le dernier puits qui descend tout droit en bas de la cathédrale.

On décide de ne pas faire de vraie pause et de déjeuner à la salle du Putsch car nous avons pas mal de chemin si on veut atteindre le Fakir. Le plan est de poser les kits de bivouac au niveau du boyau des billes, à environ 1h, puis de faire l’aller-retour au Fakir et de revenir au bivouac. On commence notre progression en essayant d’avoir un bon rythme, on passe les quelques endroits exposés équipés en fixe, on arrive à la galerie de l’as de pique, on continue… Et on se rend bientôt compte qu’on a loupé notre spot de bivouac. On décide alors de continuer jusqu’à la salle du Putsch, en guettant si d’ici là un endroit nous semble approprié. On y arrive sans avoir trouvé.

Tout en profitant (enfin!) de notre casse-croûte, nous revoyons notre stratégie. Deux options s’offrent à nous : aller bivouaquer au Fakir, on a fait la moitié du chemin, ou laisser nos kits ici au Putsch, faire l’aller-retour, les récupérer et s’installer au boyau des billes. Les avis sont partagés. Bientôt Martial, Diane et Françoise nous rejoignent.

Notre groupe se scinde en deux : Eyerson, Stéphane, Benjamin et Hélène prennent leurs kits et bivouaqueront au Fakir. Houari et Richard intégreront le groupe de Martial, Françoise et Diane pour s’avancer un peu, idéalement jusqu’à la galerie de la porcelaine, puis revenir et bivouaquer à la cathédrale.

Bivouac Fakir pour les uns

Benjamin, Eyerson, Hélène, Stéphane

Hélène : Nous nous mettons en route et arrivons bientôt en vue des seaux et brosses qui nous permettent de nettoyer nos effets boueux avant de progresser dans la porcelaine. La galerie est très belle, joliment concrétionnée et son sol surtout est remarquable, tapissé de petites billes de calcite. Elle est d’une couleur ocre clair mais nous imaginons que lors de sa découverte elle devait être blanche et encore plus belle. On se mouille un peu, jusqu’aux fesses max, et on passe sans encombres la voûte qui peut être mouillante lorsque le niveau d’eau est plus haut. Après quelques contorsions vers la fin du boyau qui se rétrécit, nous arrivons à la cascade.

On prend à peine le temps de profiter du paysage car nous ne sommes pas au bout de nos peines. On remonte sur corde fixe vers le boyau des prédateurs, un méandre assez découpé parsemé de chailles. On arrive dans un endroit très chaotique où plusieurs chemins semblent se dessiner. Nous avons tout prévu : les éclaireurs partent en avant sans les kits, on marque le bon chemin avec de la ficelle phosphorescente, et on avance, pas très vite mais sûrs de nous.

La galerie finit par s’élargir et s’ouvrir sur une salle où nous voyons deux tentes et une bâche : ça y est, 22h30, nous sommes au Fakir !

L’installation est nickel pour camper au sec : une grande bâche forme une tenture bien tendue pour protèger des gouttes qui suintent du plafond de la salle. Il y a même une gouttière. Dessous, deux tentes. Un bloc assez plat fera office de table. La rivière passe à quelques mètres, c’est l’idéal.

Stéphane : L’arrivée au bivouac du Fakir est un soulagement pour Stéphane qui commençait à s’impatienter. Très vite, une question se pose : Qui veut aller voir plus loin ? Benjamin propose l’objectif de se rendre à la confluence du Y en vantant la beauté des lieux. Refus catégorique pour Stéphane qui souhaite juste manger et dormir. On se laisse le temps du diner pour la réflexion. Comme souvent en spéléo, la pause est « fatale » et il y un consensus pour s’arrêter là. Eyerson est fier de pouvoir proposer des boissons chaudes grâce à son réchaud acheté pour l’occasion. On passe en mode « nuit » en se séchant avant de rentrer dans nos duvets. Minuit : extinction des feux enfin des frontales plus exactement. Un calcul rapide nous rappelle que la journée de demain s’annonce tout aussi chargée et on décide de mettre un réveil à 6h30.

Le lendemain matin (bien que la notion de temps soit relative en l’absence de lumière naturelle), le réveil est plus ou moins difficile, en tout cas nous n’avons pas eu froid contrairement à ce que l’on pourrait croire ou par rapport à la nuit précédente à l’extérieur. Le rythme est lent, il faut tout ranger et réorganiser les sacs sans rien oublier. En plus, nous trainons au petit-déjeuner car on a tout misé sur ce repas afin de se réchauffer (merci Eyerson) et prendre un maximum de force pour ne pas s’arrêter une fois mouillés avant la salle du putch au minimum. Le plus dur étant de remettre les sous-combis humides, les baudriers et les sacs de dos, nous levons le camp il est déjà presque 9h.

Les estomacs bien remplis, nous entamons le retour à un rythme soutenu. Malgré quelques hésitations dans le boyau du fakir et la galerie des prédateurs, nous progressons avec l’aide des cairns et des cordelettes phosphorescentes (que nous ne retrouverons pas toutes d’ailleurs). Sur cette partie qui était une découverte pour tous les membres du groupe, nos 4 cerveaux ont été nécessaires mais une roche baptisée « l’aileron de requin » met tout le monde d’accord. Nous arrivons à la cascade avec une impression de rapidité incroyable par rapport à l’aller, c’est confirmé il nous a fallu quasiment moitié moins de temps, ce qui nous motive à poursuivre sur cet élan. Inutile de se nettoyer au retour pour passer dans le réseau de la porcelaine puisque nous sommes relativement propres et il n’y a pas de seau ni brosse, ce qui nous fait encore gagner du temps.

On en profite pour apporter notre contribution à une étude en cours en effectuant un relevé du niveau de la rivière. Nous constatons avec amusement le passage récent de nos prédécesseurs dont certains noms ne nous sont pas inconnus.

Arrivé à la salle du putch, Benjamin plaide pour un snack afin d’atteindre le plus vite possible la cathédrale et profiter des temps d’attente pour déjeuner là-bas, mais la faim l’emporte et le morceau de pain se transforme en sandwich. Pause rapide néanmoins car la fatigue se fait ressentir et on pense tous à la remontée qui s’annonce épuisante avec la centaine de mètres de corde et les kits à se répartir.

Nous continuons notre progression jusqu’à apercevoir le reflet des couvertures de survie du bivouac installé au pied de la cathédrale, nous cherchons des traces de Houari et Richard a l’intérieur du bivouac sans succès. L’absence du mousqueton en bas de la corde qui remonte le P40 nous indique que tout le monde est déjà remonté et que nous sommes bien les derniers. Nous décidons d’aller voir la salle de la Pérouse et le mur des griffades avant de remonter. Il aurait été regrettable de ne pas voir cette merveille mais nous ne nous attardons pas, quelques photos, une pause technique et nous commençons l’ascension.

Hélène passera en dernier puisqu’elle va déséquiper, elle s’installe avec son poncho / couverture de survie au-dessus d’une bougie pour patienter « au chaud ». Comme anticipé, la remontée est difficile mais nous sommes plutôt synchronisés et arrivons à la surface sans gros décalage ni temps d’attente entre le premier et le dernier. Il est 19h passé, peut-être 18h avec le changement d’heure qui a eu lieu entre temps, nous ne sommes plus sûr de rien. En tout cas, il fait jour et la chaleur du soleil est agréable. Pause bien méritée, on termine les restes de nourriture en s’échangeant des fruits contre de la charcuterie avant de commencer à tout ranger. L’épuisement est mesurable lorsqu’il faut effectuer le trajet jusqu’à la voiture avec tous les sacs, plusieurs allers-retours seront nécessaires. Véhicule chargé, nous abandonnons l’idée de nettoyer le matériel car il fait nuit et il nous reste encore le trajet jusqu’à Paris. Epuisés mais comblés, nous prenons la route jusqu’à Villejuif afin qu’Eyerson et Stéphane récupère leur voiture. Pas moins de trois arrêts / changement de chauffeur seront nécessaires pour lutter contre la fatigue. Chacun récupère son équipement personnel et il est décidé de lancer un appel à l’ensemble des participants pour le nettoyage du matériel commun dans la semaine. Nous nous quittons, il est lundi (minuit passé), les paupières lourdes mais les yeux remplis d’étoiles en repensant à tout ce que nous avons eu la chance de pouvoir observer.

Bivouac Cathédrale pour les autres

Houari, Richard

Richard : À la pause déjeuner, nous retrouvons l’équipe composée de Diane, Françoise et Martial qui compte aller jusqu’à la salle des porcelaines et rentrer.

Houari propose pour ceux qui le veulent de partir avec eux et de dormir à la cathédrale. Je décide d’aller avec eux.

Arrivé à la cathédrale, Françoise et Nathalie remontent à la surface. Après avoir inspecté le bivouac à la cathédrale, nous décidons de visiter la salle derrière la cathédrale. La salle est bien concretionnée.

Le terrain est plus plat que celui du bivouac de la cathédrale, nous décidons de dormir ici, après avoir mangé et s’être ravitaillé en eau grâce à un jerricane.

Le matin, nous décidons de remonter à la surface. Après quelques difficultés, nous sommes bien contents de voir le soleil.

Team du samedi

Diane, Françoise, Martial

N’équipant pas la cavité ce jour-là et peu enclins à bivouaquer aussi tôt dans l’année, nous avons choisi de prendre la route, de bonne heure, le samedi matin. Nous arrivons donc aux alentours de 11h au parking prévu pour les spéléos, pris quelques forces et nous sommes aventurés sur de nombreux petits chemins de traverse avant d’arriver, enfin, à la Porte des Etoiles !

Françoise redécouvre cette jolie cavité tandis que Martial et Diane s’y engouffrent pour la première fois ! La chaleur y régnant nous surprend. Habitués à des cavités plus froides ou plus humides, nous regrettons quelque peu d’avoir scrupuleusement enfilés la sous-combi polaire qui nous tient si chaud pendant la progression 🙂

Le détour par la salle de La Pérouse et son lot de concrétions nous ravit ! Quelle belle entrée en matière ! Nous avons hâte de découvrir la suite… Une suite qui sera constituée, en grande partie, par l’escalade puis désescalade de gros blocs de pierres (mais ça, nous ne le savons pas encore J), de parois aux allures de paquebots, de la célèbre voûte en as de pique ou encore de fascinantes pierres aux reflets bleu-nuit.

Les indices disséminés par le groupe qui nous précède : une paire de gants, une cagoule… nous confortent sur la direction que nous suivons. Peu à peu, l’écart qui nous sépare diminue et nous finissons par rejoindre l’ensemble du groupe, à la salle du Putsch. Nous pouvons enfin identifier le Petit Poucet en herbes qui nous a accompagnés lors de cette première partie du trajet.

Houari et Richard nous rejoignent alors et feront le chemin du retour, vers la salle de la Cathédrale, en notre compagnie. Le retour s’est fait sans difficulté majeure. Martial a pris de l’avance afin de prévenir les anges gardiens de la sortie du groupe.

La remontée n’a pas posé de problème si ce n’est quelques méli-mélo de cordes qu’il a fallu démêler sur certains fractio.

Sortie 21h30 – 22h30.