Stage équipement dans les grands Causses (Vince EEGC)

Dans la volonté de m’améliorer et de gagner en confiance dans l’équipement des cavités, j’ai choisi de participer à un stage de perfectionnement à l’équipement organisé par Rémi Limagne. Ce stage a eu lieu à Lanuéjols sur le Causse noir du 22 au 29 avril.

Nous sommes parti.e.s avec les autres parisien.ne.s du stage : Pierre et Vicki, le samedi matin. Après une lonque mais néanmoins agréable journée de voiture avec des deux acolytes à se faire découvrir des morceaux de musique expérimentale et de jazz bizarre, nous voilà arrivé.é.s dans le gîte pas loin de Lanuéjols, sur le Causse Noir. Après quelques bonjours timides de début de stage, nous nous installons puis première réunion avec tout le monde dans la salle à manger. Rémi nous expose brièvement comment le stage va se dérouler et nous découvrons non sans hâte nos groupes, notre cadre pour les deux jours à suivre. Je serai donc avec Julien les deux prochains jours (et in fine, toute la semaine) et encadrés par Antoine.

Le dimanche 23, nous faisons la première partie de l’Aven des Patates, nous nous arrêtons avant le P65 et nous remontons, assez tôt car nous y laissons notre équipement. Nous avons le temps de faire un long debrief. Notre binôme semble être plutôt équilibré, et le courant passe bien entre nous. Tous les soirs, les cadres se réunissent pour débriefer et prévoir les sorties du lendemain.

Le lundi 24, Julien et moi allons, toujours avec Antoine à l’aven de Tabourel. Je commence l’équipement. Je dois passer la main à Julien à peu près à la moitié mais je me rends compte que j’ai équipé un peu plus loin que prévu car j’avais prévu des cordes plus longues. La cavité est pratique pour apprendre à équiper, il y a une plateforme à chaque tête de puits, le cadre peut aisément surveiller, aider etc. Julien équipera plus le lendemain, on s’arrange. Super sortie, mais nous remontons assez tôt quand même. Le soir, nous attendons toujours avec impatience que les cadres sortent de leur réunion avec le programme du lendemain. Et là, un peu déçu, nous voyons que nous retournons aux Patates. Encore ?!?!

Le mardi 25, nous retournons donc au Patates, ce coup-ci avec Pierre. L’objectif est d’aller jusqu’au fond. J’équipe le dernier P10, et Julien équipe le Grand puits suivi du dernier P18 qui mène à la rivière. En fait nous sommes super contents d’aller au fond, ça vaut le coup ! Plein de choses à voir, des petits sapins d’argile, la rivière, d’énormes salles qui se suivent avec une vire tout du long, bien sympathique. Nous remontons en déséquipant, cette fois, et nous remontons 6 kits bien dodus à trois, c’est sport mais on a la forme. Nous sortons plus tard que les jours précédents, un peu plus fatigués, c’est ce que nous voulions après tout. Le lendemain, nous restons avec Pierre, sympathique, par ailleurs, et nous irons à la Baume Rousse.

Le mercredi 26 donc : Baume rousse, je me colle à l’équipement au début de la cavité. Une belle entrée avec une entrée qui perce littéralement le sol, suivi d’un ptit puits de 15m en dévers. Cavité agréable, les puits s’enchainent bien, des belles concrétions bien blanches au fond, un des derniers puits commence avec une belle étroiture. Mes camarades frottent et je les entends haleter au passage étroit. Petite suée puis je me dis qu’on verra bien, même si je n’apprécie guère les étroitures à cause de mon épaisseur et d’une appréhension peut-être légèrement irrationnelle, j’y vais en me disant que c’est comme ça qu’on se débarrasse des a priori. Pari gagné, le passage frotte, certes, mais je passe easy, dans les deux sens. Je déséquipe ma partie et Julien la mienne. Je sors dons le premier au soleil, un magnifique lézard ocellé sort en même temps que moi de sa cachette (le plus grand lézard d’Europe), une beau vert tâcheté. Nous nous toisons du regard, il est encore à moitié endormi et nous attendons la sortie de nos compères. Nous arrivons encore un peu plus tard au gîte. Nous faisons la demande à Pierre d’avoir une cavité sans broche pour le lendemain car ça invite à mieux lire la cavité, plutôt que de chercher les broches. Nous « écopons » de la grotte du champ rouge. Demain nous changeons de cadre, nous serons avec François.

Le jeudi 27, nous nous préparons pour aller à Champ Rouge, cavité inventée très récemment, après une désobstruction acharnée. J’entends les personnes qui l’ont fait la veille : les caillasses issues de la désobstruction ont été placées en équilibre fragile sur les côtés des puits, il n’y a quasiment pas de spits, quasiment que de l’amarrage naturel, (c’est ce qu’on voulait après tout), et des passages très étroits. En somme je ne suis pas très confiant, nous faisons les kits mais je ne me sens pas bien preux. Julien souhaite commencer l’équipement, soit. Il commence suivi de François. Ils galèrent déjà à trouver les premiers AN pour les déviations. Je sens que ça va être relou. Arrivés en bas du premier puits, les deux poursuivent, et là, he vois François qui commence à râler devant une étroiture qui a l’air costaude. Il commence à enlever son matos etc. Moi je le sens pas du tout cette histoire. Je sens les dernières onces de motivation quitter mon corps et je leur dis que je le sens pas, que je préfère ne pas y aller. Finalement, tout le monde remonte après me premier puits. Pas grave, nous changeons de plan : faire des exercices de secours dans le premier puits de Dargilan. Nous plantons un spit chacun pour essayer, ça fait les bras, puis nous apprenons à faire un balancier pour remonter un camarade épuisé. Nous apprenons à équiper sur plaquettes, sans mousqueton. Avant de retourner au gîte, François nous emmène voir la magnifique vallée de la Jonte. Il y a un statue de Martel car c’est lui l’inventeur de Dargilan. François en profite pour nous expliquer que Martel est à l’origine de la loi de protection des eaux souterraines, votée en 1902. Nous rentrons au gîte. Le lendemain nous retournerons à Dargilan pour faire le reste.

Vendredi 27 : retour à Dargilan. Je sens que je commence à être fatigué. Je suis moins sûr de moi etc. Je subis plus la sortie qu’autre chose. La sortie se passe bien néanmoins. Nous remplissons nos objectifs mais je suis content de sortir. Le soir : dernier débrief des cadres. Rémi nous propose d’avoir un bilan de la semaine en privé : il faut que je « bouffe de la plaquette » si je veux passer l’initiateur et que je sois plus athlétique. Maintenant je sais ce qu’il me reste à faire l’année à venir : équiper, équiper, équiper, équiper et puis faire du sport entre les sorties spéléo histoire d’être plus fit.

En conclusion : super stage avec une bonne ambiance. Les stages de Rémi sont réputés pour cela et ce stage n’a pas dérogé à la règle. Les cadres ont été très chouettes : formateurs et sympas. Je recommande !

sapins d’argiles : fond des patates
entrée de grotte : Dargilan
Julien qui équipe dans la lucarne : fond des patates
 fond des patates
le truc chelou en argile : fond des patates

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