Stage d’escalade souterraine

Infos

  • Dates : 17/09/2021 au 19/09/2021
  • Participants CDS 94 : Benjamin (APARS), Hélène (APARS)
  • Activité : Stage FFS – Escalade Souterraine
  • Lieu: Vercors Sud
  • Texte : Benjamin
  • Photos : Benjamin, Gaby, Johan

Déroulé du week-end

Arrivée tardive au gîte du Fouletier. Nous sommes accueillis chaleureusement avec une assiette de ravioles de Royans juste sortis de la casserole. Moins de participants qu’à l’accoutumée, 6 stagiaires pour 3 cadres.

Après une bonne nuit nous entamons la journée avec une présentation du matériel et démonstration de la séquence de grimpe. Le procédé emploie du matériel moderne pour maximiser l’efficacité des ascensions et garder un volume d’équipement réduit.

Mise en pratique sur la falaise devant la glacière de Font d’Urle. Hélène et moi formons notre binôme. Tour à tour nous prenons en main le perfo et perçons la paroi pour y placer nos Pulses. L’assurage se fait avec le matériel spéléo. Nous mettons à profit nos cours d’escalades débutés la semaine précédente pour clipper les dégaines. Lors de sa première montée Hélène fait une chute alors qu’elle a en main un maximum de mou et se retrouve suspendue à 1 mètre du sol seulement. Elle remonte sans broncher, hormis contre le cutting qui irrite ses yeux lors des perçages. Nous poursuivons les exercices de montée et apprenons à poser des relais de rappel.

Le lendemain, nous réitérons en cavité. La glacière de Font d’Urle se prête bien à l’exercice avec ses nombreuses voies remontantes. Certaines semblent vierges d’exploration. J’engage une montée transversale jusqu’à une galerie perchée, récupérant mes Pulses au fur et à mesure de mon avancée. L’objectif est atteint. J’équipe un relais avec des goujons.

Nous inversons les rôles et j’assure maintenant Hélène. Elle suit une voie déjà empruntée mais place de nouveaux points sur les 4-5 premiers mètres pour éviter une paroi qui suinte. Equipée cette fois de lunettes protectrices elle monte avec panache. Le temps manque cependant et elle est contrainte de poser son relais à mi-parcours.

Dernier débriefs avec les cadres Stephane, Johan et Gab qui nous ont partagés leur savoir mais aussi leurs riches expériences de vie.

A l’issue du stage j’entrevois de belles possibilités d’exploration. Même dans les classiques les plus proches de chez nous comme la Grotte du Neuvon ou les Cavottes il reste des cheminées encore non visitées.

Synthèse technique

Cette partie résume les principes étudiés et les méthodes utilisées lors du stage.

Matériel

Un kit d’escalade comprend :

  • Une corde d’assurage dynamique
  • Une corde navette semi-statique (utilisée pour la redescente en rappel)
  • Des Pulses (Amarrages amovibles de Petzl)
  • Des dégaines ou des mousquetons sur anneau de dynémea pré-équipées sur les pulses
  • Un yoyo (cordelette statique 6mm d’environ 3m de long équipé d’un mousqueton à chaque bout). C’est l’alternative proposée aux longes réglables.
  • Des dynemas et mousquetons pour les amarrages forés
  • Un perfo sur batterie avec mèches de 8mm et 12mm
  • Une trousse à Spits, goujons et maillons rapides
  • Du ficelou de rappel (2x la hauteur max)

Préparation

Avant d’entamer l’escalade :

  • Faire un noeud en bout de corde d’assurage.
  • Accrocher la corde d’assurage avec un huit tressé. La corde passe dans les deux boucles du harnais. Le noeud est au dessus de la boucle gauche pour ne pas gêner le bloqueur ventrale.
  • Faire un noeud en bout de corde navette.
  • Accrocher la corde navette. Mousqueton sur sangle de cuisse gauche conseillé.
  • Accrocher les dégaines. Harnais de torse coté droit conseillé.
  • Accrocher le perfo. Coté droit du baudrier conseillé. Peut être ramené derrière l’épaule gauche.

Assurage

Par souci d’économie on utilise le matériel spéléo pour assurer le grimpeur.

  • L’assureur utilise son descendeur spéléo. Différentes configurations possibles : en S ou en zéro, avec ou sans mousqueton de renvoi.
  • L’assureur démarre en parade tant que le grimpeur n’a pas atteint le premier point d’assurage à hauteur suffisante pour que la corde retienne la chute.
  • Si différence de poids en faveur du grimpeur, rajouter du tirage en début de voie en mettant des dégaines en zigzag pour créer du frottement.
  • L’assureur a la corde de grimpe devant lui et à gauche pour pas gêner le Croll du grimpeur.
  • Sous terre la communication est parfois difficile, l’assureur doit sentir de lui même quand donner le mou.
  • L’assureur peut dynamiser la chute pour réduire le facteur de chute.
  • Lorsque le grimpeur est suffisamment haut, l’assureur peut faire un noeud derrière le descendeur pour se reposer de l’assurage.
  • L’assureur peut avoir froid et doit pouvoir se réchauffer (doudoune, point chaud…)

Séquence d’escalade

  • Sonder la paroi (au marteau).
  • Percer le trou.
  • Placer le Pulse dans le trou et fixer la dégaine à la plaquette
  • Clipper la corde d’assurage dans la dégaine
  • Clipper l’extrémité libre du yoyo dans la plaquette du Pulse
  • Retirer son pantin
  • Se décroller du yoyo et se recroller sur le yoyo vers l’amarrage en amont.
  • Remettre le pantin sur le yoyo ou utiliser la boucle du yoyo et monter jusqu’à l’amarrage. Déclipper l’extrémité avale du yoyo.
  • Nous sommes en posture de placer un nouveau point de progression et/ou d’assurage. Reprendre la séquence du début.

Point d’assurage et point de progression

  • Un point d’assurage est un point sur lequel la corde d’assurage est connectée.
  • Un point de progression est un point d’accroche pour le yoyo. Il permet la montée.
  • Un point d’assurage est le plus souvent un point de progression également.
  • Un point peut être un Pulse (trou 8mm) ou un Amarrage Foré (trou 8mm si dyneema, 12mm si corde). Pour faire un AF commencer à forer droit puis partir décrocher en billet si nécessaire. Idéal sur un relais pour réduire le matériel laissé dans la cavité.

Pose du relais

Quand l’escalade arrive son terme et qu’il faut redescendre, on pose un relais sur amarrage irréprochable.

  • Il est recommandé de mettre un point au dessus de l’autre pour éviter un balancier si l’un des deux lâche. On relie les deux plaquette avec une sangle.
  • Pour relier les 2 plaquette d’une dyneema bien tendue mettre le maillon rapide dans la plaquette inférieure puis fermer l’anneau de dyneema au plus court entre la plaquette supérieure et le maillon rapide.

Le rappel

  • Si la corde navette fait au moins deux fois la longueur du puits on peut faire un rappel avec noeud de huit plein poing mousquetonné au brin de corde descendant en sortie du maillon rapide. Pour éviter le risque d’accident en cas de descente sur mauvais brin l’assureur met sa poignée sur du brin de descente, derrière le nœud de bout de corde.
  • Sinon on relie la corde de montée et la corde navette. Au relais se longer dans une des broche (exercice fait en falaise). Passer la corde dynamique dans l’anneau. Faire une vache en double et l’attacher à soi pour pas risquer de perdre la corde. Laisser 3m de rab derrière le noeud. Faire un triple huit pour rabouter la corde dynamique à la navette avec une ganse. Mettre un mousqueton dans la ganse puis clipper la corde dynamique. Défaire la queue de vache. Descendre sur la corde dynamique. Les dégaines en place sont une sécurité en cas de pépin à la descente.
  • Il est aussi possible de descendre sur la corde navette et d’être contre-assuré avec la corde d’escalade puisque les dégaines sont encore en place. Bon en cas de relais peu engageant.
  • Les Pulses sont récupérés au fur et a mesure de la descente si possible.
  • Enlever le noeud de bout de corde avant de la rappeler.

Reprendre une escalade

Un ficelou de deux fois la haute du rappel est fixé au relais pour remonter une corde depuis le bas. Méthode : faire un cabestan avec ficelou autour de la corde à hisser. Faire des tours morts avec le ficelou de manière à ce qu’il serre sur la corde quand on tirera pour la monter. Faire le dernier tour aussi proche du bout que possible. Faire un noeud de butée ou « gros noeud patate » sur la corde qui viendra se coincer dans le maillon.

Tips en vrac

  • On peut ne prendre qu’un point d’ancrage sur 2 pour clipper la corde d’assurage.
  • Au cours de la montée, on peut réutiliser les Pulses employés auparavant. Il convient d’en laisser minimum 3 derrière soi.
  • Quand on passe en grimpe en libre il est pratique d’avoir le yoyo par dessus l’épaule gauche.
  • Utiliser la poignée sur la corde navette permet d’avoir du mou sans porter le poids de la corde.
  • Il est inutile de passer la corde d’assurage dans le premier point s’il est bas. L’assureur est à la parade.
  • Pour s’amarrer à un AN on peut faire un cabestan enchaîné d’un nœud de chaise ou d’une tête d’alouette sur des anneaux de dyneema.
  • Pour récupérer les Pulses dans un dévers, l’assureur peur remonter sur la corde d’escalade. Cela nécessite qu’un amarrage irréprochable soit posé.
  • Opter pour des mèches de perfo de qualité à 3 ou 4 pans.
  • On peut utiliser une mèche avec limitateur d’enfoncement ou mettre un scotch témoin sur la mèche pour déterminer la profondeur du perçage.
  • Les Pulse (surtout les 8mm) ne travaillent pas à l’arrachement. Les 12mm résisteront mieux car plus de surface.
  • Pour la raison précédente on mettra plutôt des goujons en plafond ou fort dévers prononcé.
  • Il est recommandé de ne pas verrouiller les Pulses car le système peut rester bloquer. Cela ne nuit pas à leur résistance.
  • Pour retirer un Pulse coincé : taper les cotés avec avec la paume de la main ou d’un léger coup de marteau.
  • Après avoir percé, débourrer / ramoner pour virer le cutting. Quelques tours rapides du perfo en le tirant depuis le fond du forage suffisent pour extraire les résidus de roche.
  • Taper un goujon : Visser l’écrou sur 3 mm. Taper au marteau. Terminer de frappes douces.
  • Pour mettre un Spit inox (surface lisse) au perfo, aplanir le trou avec un Spit classique sur tamponnoir (le trou effectué au perfo est conique).
  • Lorsqu’on plante des Spits ou un goujons, veiller à ce que leurs cônes d’arrachement ne se chevauchent pas. On recommande 15 cm d’espacement.
  • Pour passer aisément d’un brin à l’autre du yoyo : placer les deux brins entre les jambes et faire une rotation du bassin pour se décroller.
  • En traversé horizontale on peut clipper d’abord le yoyo et après la corde d’assurage pour éviter les jacquards.
  • Lors que la corde d’assurage passe sur une arrête tranchante, la casser au marteau.
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